Une œuvre d’art suscite des émotions de la part du créateur et du regardeur. Les deux sont intimement liés dans un processus où dialoguent la sensibilité de l’artiste, dans son action créatrice, et le ressenti du spectateur, dans sa réception de l’œuvre. L’Émotionnisme révélateur de ce dialogue intimiste est un nouveau mouvement artistique porté par Orza Tanem depuis 2011 dont elle reste à ce jour le chef de file.

Quels types d’émotions ?

Une émotion est une conduite réactive, naturelle vécue d’une manière sensitive. En fonction de la perception de l’artiste aux événements du monde, compte tenu de son histoire personnelle et de son humeur du moment.

La double caractéristique

L’Émotionnisme défend deux états : la créativité de l’artiste et la réceptivité du regardeur.  Le procédé technique de l’artiste doit d’abord laisser une part à l’émotion dans son processus créatif. Autrement dit, l’artiste ne peint pas exclusivement avec la matière et la couleur mais également avec son sentiment. Il nourrit son œuvre de ce qu’il ressent, de ce qu’il souhaite exprimer ou partager, ensuite l’œuvre va provoquer chez le spectateur une réaction, une charge émotive, positive ou négative. Cette émotion est provoquée par des valeurs plastiques spécifiques, les éléments purs de la peinture tels que les lignes, les masses, l’espace, l’ombre, la lumière, les couleurs, mais aussi par la projection personnelle que le spectateur en fait. Le regard du spectateur sur l’œuvre d’art lui sera spécifique et correspondra à l’émotion qui a suscité l’œuvre.

L’art de susciter une émotion dans l’espace-temps

En premier lieu, l’émotion est ressentie par l’artiste qui produit, dans un second temps, un effet physique, momentané puis une résonance psychique consciente ou inconsciente se produit chez le regardeur. Si la relation affective propre à chaque personne qui contemple l’œuvre se crée, elle ne s’inscrit pas nécessairement dans un même instant T. Selon la sensibilité du regardeur, l’interprétation et l’intensité du message oscille entre un ressenti immédiat ou plus espacé dans le temps. Une émotion brute et impulsive peut être provoquée face à l’œuvre comme une émotion latente pourra surgir après la rencontre avec l’œuvre. Ou encore de façon inconsciente en surgissant comme dans un rêve.

L’abstraction au service de l’émotion

L’Émotionnisme expérimente les frontières du réel, s’articulant autour de cinq axes que sont : la matière, le mouvement, la lumière, la couleur et le trait d’émotion ; les signes s’entrechoquent, les couleurs vibrent, les formes explosent, menant aux confins de l’invisible. Les émotions se côtoient, s’opposent, naissent et disparaissent devant une composition à dominante abstraite où quelques indices figurés peuvent se deviner.

Cette forme picturale permet à l’artiste d’exprimer ses émotions les plus intimes en incitant le regardeur à interpréter son propre ressenti. La non représentation invite au lâcher prise, dictée par l’émotion propre et individuelle de chacun.